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Une généalogie du souffle, Métamorphoses dans l’œuvre de Jean-Michel Othoniel par SIM EunLog관리자작성일 11-02-05 00:00


나비왕자의 새벽작전심은록 | ACC- 교보문고

(résumé du livre en français)

Une généalogie du souffle,
Métamorphoses dans l’œuvre de Jean-Michel Othoniel
par SIM EunLog
 
La raison pour laquelle la  structure de ce livre est particulière, c’est le souci de proposer des approches différentes de l’œuvre de Jean-Michel Othoniel. Elle  s’organise selon quatre niveaux proposés aux lecteurs :   ‘L’analyse illustrative des œuvres’ (à la fin du livre), comme un livre de contes, qui permet une compréhension facile et rapide.   ‘L’interview de J.M. Othoniel’ afin d’écouter la voix de l’artiste. ‘La critique d’art’ pour une compréhension profonde de l’œuvre d’Othoniel et des nouveaux mythes de la culture européenne. Dans cette critique, certaines parties conduisent à une spéculation philosophique, présentée sur un arrière plan sombre, comme ce paragraphe.

Dans la partie critique d’art  intitulée « Soufre et Métamorphose », la vie et l’œuvre de Jean-Michel Othoniel se composent de cinq ‘Métamorphoses’.

Métamorphose I : de l’Histoire au Mythe
Choqués profondément par la cruauté et le désespoir des deux guerres mondiales du 20e siècle, les intellectuels européens constatent que quelque chose ne va pas fondamentalement dans l’humanité. Dépassant 2500 ans d’histoire de pensée occidentale, une vague de nouveaux mythes contemporains émerge en Europe : par exemple, la mythologie sémiotique de Roland Barthe, la mythologie anthropologique structurelle de Lévi-Strauss, les mythologies personnelles ou quotidiennes exprimées dans l’art, etc. Les acteurs de ces mythes contemporains ne sont pas une poignée de héros et dieux, mais des individus comme chacun d’entre nous. Né et ayant grandi dans ce contexte, l’artiste français Jean-Michel Othoniel [fig. 0-0] peut être vu comme un ‘Descartes enchanté’ : ses œuvres participent d’une mythologie et sont basées solidement sur la méthodologie et la logique cartésiennes. Le caractère principal de sa mytholgie artistique est la ‘métamorphose’ et son contenu la ‘psyché’.


Métamorphose II : De la Mort au Papillon
Au moment de la création du <Saturnia piri> [fig. 2-2], l’expression esthétique de l’époque est globalement politique, violente et provocatrice, par conséquent la ‘beauté’ ne pouvait alors pas être le sujet de l’art. Une illustration de cette ambiance est l’épitaphe ‘INSUCCES’ gravé sur la tablette qui ressemble à une pierre tombale. La personne qui dort dans cette tombe est donc Vénus, la déesse de la ‘beauté’. Mais le papillon, symbole de résurrection, tourne autour de la tombe, comme s’il prévoyait la résurrection imminente de Vénus. C’est surtout le papillon qui attire l’attention d’Othoniel, non seulement à cause de la métamorphose physique et externe d’une larve informe en un imago splendide, mais aussi à cause de la métamorphose interne, conceptuelle et abstraite de la psyché (papillon en grec ancien) en la psyché classique (âme, souffle, esprit, etc.), de la psyché romaine (nom de princesse) en ‘psycho-’ contemporaine (-logie, -thérapie, -esthétique, -biologie, etc.). 

Métamorphose III : Hermaphrodite
Dans l’abdomen de <L’Hermaphrodite> endormi ou couché [fig. 3-4] se trouvent plusieurs escargots hermaphrodites. Cette œuvre, tout comme la signification du terme hermaphrodite (une synthèse des mots Hermès et Aphrodite), symbolise l’harmonie, voire même l’unité (‘oneness’ en anglais) des extrêmes. Le ‘soufre’, matériau principal de cette sculpture, conserve sa signification étymologique theiodes (< theion), qui est relatif à celle du rôle arbitral du sacrifice (thysia) entre les dieux et les humains chez les Grecs anciens, et à l’âme (psyché) intermédiaire ‘thumos’ entre l’âme intellectuelle ‘noûs’ et l’âme concupiscible  ‘épithumia’. Par conséquent, cette œuvre représente l’unité de valeurs antagonistes à tous points de vue.

Metamorphose IV : Collier Cicatrice
La métamorphose matérielle du ‘soufre’ en ‘verre’ permet une autre métamorphose esthétique, celle de la beauté conceptuelle qui peut facilement inclure la ‘laideur visuelle’, en beauté visuelle et sensuelle qui inclut la plaie conceptuelle. Ainsi Vénus, qui dormait dans la tombe conceptuelle [cf. fig. 2-2], a finalement réssucité. En 1997, au Musée Peggy Guggenheim de Venise, des œuvres en verre de petite taille ont été fabriqués ‘en un souffle’ par les artisans de l’île de Murano. Elles rappellent la performance <Death self> de Marina Abramovic où deux artistes échangent leur souffle. On y trouve deux des plus importants roles de la psyché : l’alimentation des poumons pour la vie et les échanges entre les êtres humains, les humains et la nature, les humains et Dieu, etc. <Collier Cicatrice> a été volontairement créé avec une cicatrice. A cause de cette cicatrice, la perle de verre de Murano noble, universelle, transcendante et parfaite devient une perle émotionnelle, personnelle, immanente et imparfaite. Mais grâce à  cette cicatrice, cet œuvre de verre devient non copiable, unique et enfin elle a une aura d’originalité  [fig. 4-5] [cf. fig. 2-2]. Bien qu’il y ait une blessure, il y a aussi la jouissance car l’objet prend la forme d’un collier.

Métamorphose V : du sommeil au rêve, de la formation à la transformation
Avec <Mon lit> [fig. 5-1], Othoniel nous invite à pratiquer le ‘rituel du sommeil’ et à dormir pour rêver. Dans le ‘rêve’, tout est étrangement different. A notre époque trop rapide pour la contemplation, le rêve est presque le seul moyen d’aborder une autre réalité. De plus, le rêve (ici l’espoir) nous permet de prendre conscience de nos métamorphoses dans la vie quotidienne et de nos mythes individuels. Le nom du dieu grec des rêves “Morpheus” signifie seulement « forme », mais n’a pas de préfixe « méta- » (changement). Cependant il est capable de prendre n’importe quelle forme. Cela signifie que tout ce qui a une forme peut en changer ou se méta-morphoser.

Jusqu’à maintenant, on voit à quel point les principaux matériaux utilisés par Othoniel sont révélateurs de méta-morphoses : du ‘papillon’ (dans les installations, photos, etc…), au soufre et au verre cicatrice. Quel que soit le matériau, la psyché (âme) respire toujours à l’intérieur.

Poète du verre ou prince du papillon, Jean-Michel Othoniel, chante des épopées  afin de « re-enchanter le monde dépourvu de rêves ». Le parcours de cet artiste est très fleuri et resplendissant comme les rêves : Documenta IX in Kassel, au musée du Louvre et à la Fondation Cartier à Paris, au Peggy Guggenheim à Venise, etc. Actuellement, la rétrospective de ses œuvres intitulée MyWay est en tournée pour deux ans (2011-2012) et passe par le Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, le Musée Samsung Leeum ‘Plateau’ à Séoul, le Musée d’Art Contemporain Hara à Tokyo, et le Musée de Brooklyn à New York.